J’ai testé le « Forrest Yoga »

Ana Forrest Lake Arrowhead, Ca 2002

Dans la liste des cours à tester pendant la formation de yoga figurait le « Forrest Yoga ». J’avais déjà suivi des cours un peu par hasard, parce que c’était le seul cours dispo un soir au studio. J’avais trouvé ces cours intenses, avec beaucoup d’exercices très lents sur les abdominaux, et des postures tenues longtemps, très longtemps. Dur, dur. Je suis ressortie des cours de Forrest littéralement lessivée. J’avais envie d’en savoir plus sur ce Forrest Yoga, qui vient du nom de Madame Ana Forrest (qu’on voit en photo ci-dessus), j’ai donc lu son livre Fierce Medicine

Les 4 principes du Forrest Yoga

  • Une respiration profonde. Respirer semble une action tellement banale et automatique qu’on n’y prête pas vraiment attention. Mais souvent on respire mal, trop vite, trop saccadé, ou alors on retient sa respiration – quand on a peur, ou qu’on est inquiet par exemple, et sans même véritablement sans s’en rendre compte. Pendant les cours, l’accent va être mis sur une respiration profonde, certaines poses sont tenues pendant un petit moment, et le meilleur moyen d’en profiter… sera de respirer. La respiration comme solution ultime, ça semble tellement basique, et d’une efficacité redoutable.
  • Traquer ses émotions. Au lieu d’être concentré sur « penser », les cours insistent sur « ressentir ». Qu’est-ce que je ressens quand je fais une pose comme « le pigeon » ou le « chameau » ? Ces postures peuvent être éprouvantes : dans le pigeon, l’étirement des hanches est intense, dans le chameau, on peut se sentir complètement vulnérable avec la poitrine « ouverte ». La clé dans ces postures est d’observer les émotions qui nous traversent : qu’est-ce que je ressens ? comment est-ce que je réagis ?
  • Pieds et mains actifs. Avoir les pieds actifs, et le poids du corps également réparti, donnent un meilleur équilibre, relâchent des tensions qu’on peut avoir à cause d’une mauvaise posture qu’on répète continuellement. Ca donne aussi plus de présence, d’intégrité et de grâce dans les postures de yoga, et dans la démarche en général, quand on est hors du cours. Avoir les mains actives a à peu près les mêmes effets : présence, force, équilibre, relâchement des tensions dans les poignets, les bras. Pensez à vos extrémités ! ou plutôt… ressentez-les.
  • Un cou relaxé. Sans s’en rendre compte, on a souvent le cou, la mâchoire et les muscles du visage tendus, crispés. La faute au stress de la vie de tous les jours ! A force, on y pense même plus, mais on vit les sourcils froncés, les dents serrées et le cou penché en avant si on travaille sur un ordinateur. En relâchant le cou, on fait une pause dans toute ces tensions. Et se relaxer physiquement aura des effets apaisants pour le mental, c’est une bonne leçon du yoga !

On pourrait dire que ces 4 principes s’appliquent a priori dans n’importe quel cours de yoga, mais dans le Forrest le prof mettra vraiment l’accent dessus, par le biais des différentes séquences de poses. Ces principes ne sont pas sorties de nulle part, et Ana va montrer dans son livre d’où ils viennent.

Le livre de Ana T. Forrest, un témoignage bouleversant

Son livre est une sorte d’autobiographie mêlée à des passages plus théoriques sur sa conception du yoga, on voit aussi quelques photos, pratiques pour s’en inspirer. Le livre est à l’image de son yoga : facile en apparence et agréable à lire, voire même drôle par moments, mais en même temps c’est super intense et bouleversant. Ana raconte son histoire : une enfance malheureuse faite de nombreux abus, une adolescence remplie d’errances, et une vie ensuite passée à se détruire – boulimie, épilepsie (c’est du lourd) et se reconstruire par la suite, jusqu’à devenir prof de yoga et « soigneur » dans une sorte de tradition des Amérindiens. Ca peut sembler vu et revu, du témoignage super cliché, mais je n’ai en fait pas du tout ressenti ça en lisant le bouquin : j’ai trouvé son histoire touchante et fascinante. Cette femme est un sacré personnage ! Le bouquin n’est absolument pas larmoyant  en mode victime, et pas non plus en mode guerrier qui va tout surpasser par la seule force de la volonté. C’est honnête et remarquable !

Fierce medicine Ana Forrest

Fierce Medicine

Elle propose beaucoup de méditation guidée, par exemple sur les peurs, les buts dans la vie, comment parler de façon authentique, etc. Il y a un petit côté coaching qui a toujours tendance à me plaire quand ça sonne juste et pas juste les « 50 règles du coaching de vie ».

Le Forrest yoga, on y va quand ?

Le Forrest est une pratique intense, vraiment intense. Allez-y le ventre vide car il y aura beaucoup de travail avec les muscles de l’abdomen. On y va quand on se sent plein d’énergie, ou quand on a des émotions qui nous dépassent – colère, frustration, peur. A la fin d’un cours de Forrest on est lessivé !

D’autres articles sur d’autres types de yoga déjà testés : le Restorative yoga, pour les envies de relaxation profonde, et le hip hop yoga, quand on a envie que ça bouge ! Et toujours un article sur les styles de yoga en général et comment choisir son cours.

Est-ce que vous avez déjà essayé le Forrest yoga ? Est-ce que ça vous tente ?

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Je pratique le yoga depuis 2006. Promis, le yoga, ce n'est pas juste s'asseoir en tailleur et chantonner "om" en respirant de l'encens. Sur le blog de yoga, je parle des mes coups de coeur, mes sources d'inspiration et mes conseils pour dérouler son tapis et profiter des bienfaits du yoga dans la vie de tous les jours.

3 Commentaires

  • mai 25, 2013

    BENEDICTE

    Merci du fond du coeur pour votre blog et vos partages!

  • juin 16, 2014

    Amélie

    J’ai testé un cours de Forrest yofa l’année dernière au Yoga Festival de Paris… intense effectivement ! J’ai bien aimé le fait d’avoir le cou relâché, justement.

  • janvier 12, 2016

    Maya

    Bonjour Mathilde,

    je pratique du yoga à Londres (Iyengar, Ashtanga, Forrest & Rocket) et je suis à la recherche d’un cours de Forrest à Paris…sans être sûre qu’il y en ait. Connaîtrais-tu une école qui en propose?

    Merci!
    Maya