Comment aimer son prochain au yoga, même quand il est vraiment pénible

keep calm and spread your toes

Garde ton calme, et étale tes doigts de pieds.

Au yoga, on apprend à être Peace and Love envers soi-même et envers les autres, c’est le B.A-BA du yoga, la base de la base, on est gentil, on ne juge pas. Mais honnêtement, parfois c’est juste pas possible d’étaler son tapis à côté de certaines personnes. Voici les gens en cours de yoga qui me rappellent que j’ai encore du boulot à faire côté tolérance et amour de mon prochain dans toutes les situations

1 – Le yogini qui prend de la place

Il entre dans le studio, déroule son tapis en le lançant dans un grand fracas, en mode yoga drama, puis installe tout un tas de choses en vrac, autour de son tapis : plusieurs blocs, des couvertures, un strap, une bouteille d’eau, un goûter, une petite serviette, une montre et un téléphone. A quand les photos de famille et les bougies ? Son tapis, c’est son oasis de bonheur privé.
Moi à côté : je suis coincée sur mon tapis, je ne peux pas imaginer bouger d’un poil hors de ma zone au risque de glisser sur l’espace de mon voisin. Je n’ose pas « prendre de l’espace » comme on dit parfois.

2 – Le yogini qui dégage trop d’odeurs corporelles

C’est souvent bien indépendant de la volonté de l’intéressé, mais la transpiration à grandes eaux dans des vêtements de sport pas forcément de la plus grande fraîcheur… c’est vraiment crade. Sans parler du petit pet foireux – dont personne n’est à l’abri…
Moi à côté : Je m’assure au préalable que ce n’est pas moi qui pue, puis je respire très lentement pendant tout le cours dans mon tee-shirt, c’est mon pranayama à moi.

3 РLe yogini qui prend la respiration vraiment trop au s̩rieux

Au début de la plupart de la plupart des cours, le prof de yoga rappelle souvent l’importance de la respiration. Hélas, certains yoginis prennent ce conseil très, très au sérieux, et se mettent à respirer de plus profond de leur être.
Moi à côté : let it go, faut que je me laisse faire, et je me cale sur la respiration de mon voisin, alias Dark Vador.

4 – Le yogini qui ne fait que ce qui lui plaît – et de préférence les postures les plus acrobatiques

« Ce cours est votre propre pratique, vous pouvez venir en posture de l’enfant quand vous voulez, ou faire les variations des postures que vous aimez. » Là encore, ce conseil donné en début de cours par la plupart des profs est parfois pris très au sérieux par certains yoginis, surtout ceux qui sont en pleine maîtrise de leur art. L’acrobate se retrouve en posture sur les mains entre chaque vinyasa, et quand on fait une posture de l’enfant histoire de se reposer, il est en posture sur la tête, les jambes en lotus, et enchaîne avec la posture sur les avant-bras, les jambes en grand écart, et hop, vinyasa.
Moi à côté : je suis en plein jugement de moi-même (t’es nulle) et je fais de la résistance en choisissant les variations les plus simples, dans le genre « je ne suis vraiment pas dans la compétition, moi« .

5 – Le yogini qui chante « om » très fort, et très faux

A la fin ou au début de certains cours, le prof fait chanter à la salle un ou trois « om », une façon de commencer ou de clôturer la classe, de se mettre à l’unisson. En sanskrit, ce son est un mantra apaisant, un moment un peu spécial. Celui qui chante « om » très fort et très faux a tendance à ruiner mon moment de sérénité durement acquis après tous ses asanas.
Moi à côté : je chante encore plus fort et plus faux.

-Namaste mes poussins.

A lire aussi, ce post d’Alice, une copine de blog du Québec, qui avait écrit un post similaire, qui m’a bien inspiré : De comment qu’au yoga on n’est pas obligatoirement zen 

Et toi, toujours dans l’amour inconditionnel de ton prochain au yoga ?

Je pratique le yoga depuis 2006. Promis, le yoga, ce n'est pas juste s'asseoir en tailleur et chantonner "om" en respirant de l'encens. Sur le blog de yoga, je parle des mes coups de coeur, mes sources d'inspiration et mes conseils pour dérouler son tapis et profiter des bienfaits du yoga dans la vie de tous les jours.

11 Commentaires

  • avril 24, 2014

    Alice in Québéquie

    Je ne peux qu’applaudir ton post 🙂
    Bien que moi j’ai tendance à mettre mon bloc, ma couverture, mon tumbler, mes chaussettes, mon mala, mon Maxi Best-Of Big Mac (ou pas) en rang d’oignon à côté de mon tapis. En gardant mon espace par contre 🙂 Ah oui et je chante Om fort aussi. Mais pas faux, Enfin je crois pas 🙂 DAMN IT, je fais parti des gens pénibles en fait. On est tous le gen pénible de quelqu’un finalement 🙂

  • avril 24, 2014

    Claire

    Aimer son prochain, pas facile quand il mastique son chewing gum assez bruyamment. La premiere fois, ca m a toute perturbee (oh, quel bruit! mince je devrais ne pas m en apercevoir, apres tout il ne fait de mal a personne, oh mais quand meme, quel vacarme, allez on se reconcentre …). Maintenant, je l’evite comme la peste :). Il est sans doute gagnant au change, je fais partie de la categorie 3, ceux qui respirent fort ( enfin de facon perceptible quoi, pas non plus Dark Vador).

    • avril 24, 2014

      Mathilde

      Ah ah ! je fais aussi partie des « respireurs bruyants », mais chez certaines personnes, ça me semble juste trop exagéré 😉
      Merci pour ton petit mot !

  • avril 25, 2014

    Amy

    Moi ceux que je ne supporte pas c’est les gens qui se plaignent à longueur de cours : j’ai mal là, j’arrive pas à faire ça, c’est trop difficile pour attirer l’attention de la prof…
    Le but du yoga c’est d’essayer, non ?! (Bon OK, je dois encore travailler sur ma colère 😉 )

  • avril 25, 2014

    flower

    Ah oui, le yogini qui sue à grosses gouttes c’est pas très ragoutant…(j’ai un spécimen type « bear » avec marcel et mini short) Je me fais une note mentale de ne pas me mettre près de lui, ambiance carwash assurée 😀

  • avril 27, 2014

    Severine

    Ton article me fait penser a la chronique de Sebastien Marx sur France Inter que j’ai ecoute aujourd’hui http://www.franceinter.fr/emission-la-chronique-de-sebastian-marx-en-colere-en-vf
    Jusqu’ici j’ai ete plutot chanceuse aux cours de yoga.

    • avril 29, 2014

      Mathilde

      Mignon la chronique de Sebastian Marx, je ne le connaissais pas !

  • avril 28, 2014

    Aleksandri Delabulgarie

    Héhé ! J’aime bien cet article Yoga Love in Despair 🙂 C’est bien ! Faut bien se rappeler de temps en temps qu’on est juste humains, il y a pas de mal 🙂 Histoire de ne pas oublier aussi que le blabla Yoga est une direction qu’on se donne, mais que sincèrement, on ne peut pas tout appliquer, et c’est très bien comme ça ! Thank you, Mathilde
    – Une yogini qui respire fort aussi (sinon pas assez d’énergie pour suivre le cours)

  • mai 10, 2014

    Sophie

    Mouhahaha, j’ai appris à tolérer ceux dont tu parles mais il y a UN truc que je n’arrive toujours pas à faire.. accepter le yogini qui ronfle pendant la relaxation!!!

  • Haha « 3 – Le yogini qui prend la respiration vraiment trop au sérieux », je pense que celui-ci est présent dans TOUS mes cours d’ashtanga 🙂

  • mai 16, 2014

    Charlotte

    J’ai pensé à cet article la dernière fois lors d’un atelier de Yin Yoga. Il y avait un élève qui mettait vraiment à l’épreuve notre attitude « peace love yoga » ! Pendant que la prof expliquait les principes du Yin Yoga, il posait souvent des questions, bien fort, et il faisait des commentaires étranges, il avait l’air ouvertement dubitatif dès qu’on parlait un peu spiritualité. Et au début de la séance, alors qu’on se laissait guider par la voie douce de la prof qui nous parlait de l’importance de l’acceptation (bref un passage très inspirant et introspectif), il a demandé bien fort à ce qu’elle répète une phrase. Enfin bref, hors contexte difficile à retranscrire l’agacement profond que cette personne nous a inspiré, mais j’ai aussi bien ri en repensant à ton article ^^