Anouchka est vegan : « Vivre dans la compassion, me sentir utile et assumer mes idées me permet de vivre une vie honnête »

Vous pensez qu’être vegan c’est ennuyeux, impossible, ou juste un effet de mode ? Sur son blog Biobeaubon, Anouchka, 27 ans, présente son mode de vie vegan dans tous ses aspects : cuisiner au quotidien, comment s’adapter en voyage, acheter des produits vegan au quotidien… Elle vit depuis un an dans la région de Washington DC, où elle travaille, voyage et découvre les Etats-Unis avec son mari et ses deux chats. Si vous voulez en savoir plus sur la culture vegan américaine, rendez-vous sur son blog.

Peux-tu présenter ton blog en quelques mots ?

Biobeaubon est né en 2013, j’étais alors végétarienne en France, je préparais activement mon départ aux USA, et l’idée m’est venu de faire découvrir la culture végétarienne outre atlantique, mais aussi parler de bien être, de sport, de recettes, et de médecines naturelles. Aux Etats Unis je suis devenue vegan (végétalienne dans l’assiette mais aussi en dehors, je n’achète plus de produits issus de la production animale). J’aime faire partager mes découvertes, la variété des produits et recettes, des astuces santé pour vivre plus sainement tout en se faisant plaisir. On parle souvent de privations, mais je vois vraiment tout ça d’un autre point de vue en découvrant une multitude de nouveaux produits et recettes. Alors autant le faire partager non ?

Comment es-tu devenue vegan ?

J’étais végétarienne depuis 3 ans, j’ai toujours eu du mal à supporter le fait que je consommais des produits issus de la cruauté animale. Je n’ai jamais pu regarder un reportage ou des photos montrant un acte de cruauté, l’idée de devenir végétarienne a fait son chemin, j’ai essayé une première fois… trop tôt, et un jour j’ai arrêté de manger de la viande et du poisson.
Au bout de 3 ans, avec plus de connaissance sur le sujet, arrêter les produits laitiers, les Å“ufs, le miel, mais aussi d’acheter du cuir, de la laine ou tout autre produits issus ou testés sur les animaux a été un cheminement logique. Vivre dans la compassion, me sentir utile et assumer mes idées me permet de vivre une vie « honnête ».
Alors oui il faut sortir de sa zone de confort, oui j’ai toujours adoré manger du fromage mais il existe des tas d’alternatives pour le remplacer et le fromage de noix se marie très bien au bon vin rouge français!

Tu ne te contentes pas seulement d’éviter de manger des produits d’origine animale, tu consommes aussi des produits « cruelty free ». Est-ce que tu peux nous en dire plus sur cette démarche ?

Etre vegan, c’est différent d’être végétalienne. La démarche se poursuit en dehors de l’assiette. Je n’achète plus (dans la mesure du possible) de produits testés sur les animaux, grâce à des labels comme Leaping Bunny pour les cosmétiques mais aussi pour les produits ménagers! Fini le cuir ou la laine, il existe de très jolies alternatives en cuir vegan (simili cuir) avec des marques comme Melissa, des sacs Lulus, Shiraleah, ou tout simplement chez Urban Outfitters ou H&M…
Tout ça peut sembler contraignant mais en fait une nouvelle routine s’installe, je sais où et quoi acheter, comment lire les étiquettes, et encore une fois j’ai découvert plein de marques très créatives et respectueuses des animaux et de l’environnement.

Quelles sont selon toi les préjugés les plus courants contre les vegan, qui t’agacent vraiment ?

Le premier est de dire que l’on ne peut rien manger. C’est fréquent et surtout complètement faux. Je consomme des tas de légumes ou légumineuses différentes dans de nombreuses recettes. La cuisine vegan est très créative, et souvent cette réflexion est faite par des personnes qui se nourrissent de pâtes et de steacks… Avant le fromage de noix, le guacamole, le houmous, le rôti de champignon ne faisaient pas parti de mon alimentation. Ou je pensais qu’il était impossible de faire des gâteaux sans Å“ufs! Maintenant je réussis les cupcakes comme personne
Ensuite, qu’être vegan est une lubie passagère : pour changer son alimentation et adapter ses emplettes, il faut être curieux, motivé et parfois patients. Cela demande de croire en ses idées, et croyez moi on est loin de la lubie !
Et pour finir, se dire que sans connaitre une personne on peut juger son mode de vie. C’est parfois fatiguant de provoquer un débat juste parce que l’on explique que « non pas de fromage râpé dans les pâtes ». Respectez l’autre et ses idées, pour ma part je n’irais pas critiquer l’assiette de mon voisin même quand elle est plein de ribs !

En quoi la vie aux Etats-Unis simplifie-t-elle, ou rend-elle plus compliquée, la vie des végétariens ?

J’ai trouvé plus simple de devenir vegan aux Etats-Unis, car ici cela ne provoque pas de réactions, on me demande juste « pourquoi », mais par curiosité simplement. Et surtout, tout est très bien indiqué : des étiquettes « vegan » ou « végétarien »  dans les supermarchés, ou sur les cartes des restaurants, des cartes adaptées à tous…
Aux US, manger végétarien est juste une cuisine différente, comme manger indien ou italien, ce n’est pas stigmatisant ! Donc l’ouverture d’esprit facilite beaucoup les choses mais attention la France n’est pas en reste ! Je trouve à Paris beaucoup de choix, et des produits différents : des yaourts, des flans, des biscuits ou des terrines introuvables aux US parce que cela ne fait pas partie de la cuisine locale… Le cheddar vegan ou le bacon de coco est délicieux par contre!

En ce moment, quelle est ta recette express préférée pour les soirs de semaine ?

Sans hésiter les pâtes Alfredo au parmesan vegan (recette ici) équivalent des pâtes carbonara. C’est délicieux, très simple et rapide, et la recette vient tout droit du chef vegan de mon Whole Foods! Parfait comme plat comfort food !

Je teste cette recette samedi soir, des copains végétariens viennent dîner à la maison ! Merci à Anouchka d’avoir pris le temps de partager son expérience. Rendez-vous sur son blog Biobeaubon. Si vous êtes vegan ou que vous aimeriez le devenir, partagez votre expérience dans les commentaires !