Suite de Devenir Mindful #1, à lire au préalable.
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En sortant du premier cours de méditation, le premier d’une série de 5, il est 21h, je vais manger des nouilles dans un resto asiatique avec Manu. Oui, mon mec a décidé de s’inscrire aussi à ces cours de méditation en pleine conscience, on verra ce que ça donne de faire ça ensemble.
J’ai des devoirs à faire après ce premier cours :
- Méditer 5 minutes par jour (easy, 5 minutes, pfff, c’est rien du tout)
- Avoir des moments de pleine conscience, non pas en écoutant des conférences sur la spiritualité au Tibet ou en lisant des bouquins philosophiques, mais en me rendant compte, dans la vie de tous les jours :
☐ de moments neutres – par exemple en se brossant les dents
☐ de moments désagréables – par exemple, écrire un email tendu, lire des nouvelles, affronter une situation conflictuelle
☐ de moments agréables, plaisants – partager un repas entre amis, se promener, etc.
En attendant, ce soir-là, je m’efforce de manger les nouilles brûlantes en toute conscience, puisque c’est le thème, au lieu d’engloutir mes nouilles en trois bouchées, même si je suis affamée. Mes nouilles sont maintenant de la grosse charpi bien mâchée : de la charpi mindful.
En rentrant chez moi, je fais du vélo de façon mindful aussi, à l’écoute de mes sensations, en faisant encore plus attention à ce qui m’entoure. J’adore faire du vélo le soir dans Boston – même si c’est aussi plus dangereux à cause de la quasi absence d’éclairage public. Je détends les traits de mon visage, je relâche les tensions dans la machoire, j’essaie d’être juste présente ici et maintenant, de noter ce qui se passe en moi, autour de moi.
La sensation et l’envie de vivre en pleine conscience au fil des jours s’amenuise, la routine reprend le dessus. Comme je sais que je suis ces cours en ce moment, je reste alerte, mais les habitudes sont bien ancrées. Je fais mes exercices comme la prof l’a suggéré pour m’entraîner à rester dans un état de conscience éclairée :
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La méditation en elle-même, avant tout. 5 minutes par jour, que j’ai choisi de faire avant d’aller me coucher, car le matin, j’ai trop d’énergie et envie de commencer ma journée (je sais, ça suscite parfois l’incompréhension du côté de mes amis fatigués le matin, et en forme le soir).
Je fais aussi une mini-méditation avant de me mettre à bosser en début d’après-midi : je pose mes mains à plat sur la table, je ferme les yeux, je respire, je suis à l’écoute, et puis hop, c’est parti.
Au bout de trois jours quand je rentre chez moi après avoir vu des amis, je rentre un peu tipsy, j’oublie de faire ma méditation. Je m’allonge dans mon lit en me disant que m’endormir est une forme de méditation. J’oublie que c’est mieux assis, dans une posture d’allongement et de toute conscience : y’a plus aucun principe qui compte à ce moment-là, j’ai juste envie de dormir.
Petit à petit, méditer s’ajoute à ma to-do liste quotidienne « ah oui, il faut aussi que je fasse les 5 minutes de méditation » (j’en parlerai à la prof au cours suivant qui conseillera de voir ces 5 minutes comme une opportunité dans la journée, plutôt qu’une tâche de plus)
Côté moments de pleine conscience : je remarque tous les petits trucs positifs du quotidien, c’est super facile pour moi, je suis la professionnelle de l’enthousiasme, même pour les trucs les plus anodins – les feuilles des arbres qui changent de couleur pendant l’automne, un bon cocktail, une soirée avec une copine trop sympa, quelqu’un qui me sourit dans la rue, souffler sur mon café trop chaud, tenir la porte à quelqu’un. Je suis super aware comme dirait Jean-Claude Vandamme, le plus grand pratiquant de la méditation en pleine conscience (désolée pour tous les lecteurs plus jeunes du blog pour cette référence).
Par contre, je suis nulle pour être mindful dans les événements déplaisants. Je m’emporte trop vite. Je suis triste à 100%, en colère à 100%, il n’y a aucune interstice pour la mindfulness dans ces cas-là. C’est sans doute ce qu’il faut que je pratique alors : comment faire un pas en arrière, avoir un peu de recul, dans ces cas-là, être mindful de l’émotion qui me traverse.
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✏ Si le sujet de la « mindfulness au quotidien » vous intéresse, vous pouvez aussi lire un article d’Anouchka qui présente les choses à sa façon sur son blog Bio Beau Bon.
✏ J’ai commencé la lecture d’un livre qui pour l’instant me plaît à fond, sur ce sujet de la méditation dans la vie de tous les jours, et qui s’appelle The Buddha Walks into a bar (avec un titre pareil, il ne pouvait que me séduire…) je vous en reparlerai quand j’aurai terminé.
✏ La suite de ces 5 semaines de méditation au prochain numéro. Posez moi des questions en commentaires si des points ne sont pas claires, ou si vous voudriez que j’aborde un point en particulier. Parlez aussi de votre propre expérience de la pleine conscience en pleine journée !
tita
Bonsoir,
Je lis depuis un an maintenant votre blog avec grand plaisir.
Merci pour ces articles très intéressants sur la méditation en pleine conscience, plein de sincérité.
Votre dernière chronique dans le Yoga Journal m’a fait beaucoup rire.
Continuez :))
Tita
Mathilde
Hello Tita, Merci pour ton petit mot et contente que la chronique de Yoga Journal t’ait fait rire 😉
Aude
Bonjour Mathilde,
Je dirai que chaque fois que l´on se créer un petit moment de pleine conscience dans le quotidien dans une situation « facile », on s´exerce pour arriver à mieux gérer situation plus difficile.
Mathilde
Exact ! très juste,
merci pour ton petit mot Aude !
Emilie - My Happy Yoga
Je te rejoins dans ce truc d’ajouter la méditation à ton quotidien, mais sans en faire une tâche de plus de ta to-do. Pas facile! En même temps, c’est un peu un cercle vertueux. La méditation m’aide à revenir à la pleine conscience des petites choses du quotidien (en vélo, je valide totalement :)) et à prendre du plaisir dans toutes ces choses. Amener le plaisir, même dans les tâches nécessaires et/ou chiantes, j’y arrive de mieux en mieux grâce à la méditation.
Du coup plus besoin de faire de cette interlude (plutôt 15min pour moi que 5) une tâche de plus. Elle s’impose à moi même dans la journée. Et pour le coup, plutôt le matin qu’avant le coucher car je rentre un peu trop souvent « tipsy » en ce moment et pas moyen de méditer dans ces conditions 😉
Mathilde
Merci pour ton petit mot !
Comme le disent souvent les « profs » de méditation, c’est une pratique, et il faut expérimenter avec ce qui nous correspond le mieux, changer, ajuster…
Bises,
Xel0u
Je suis un peu comme toi, j’arrive à être dans le moment présent quand les choses sont agréables… Mais alors quand je suis contrariée ou énervée, je peux me brosser… La tourmente est là, et je n’arrive pas à m’en sortir. Le soir avant de m’endormir j’utilise des techniques d’ASMR (ou ce que je me dis en être) et je rappelle les choses pour lesquelles je suis heureuse (santé, amis, voyage…) ça m’aide à m’endormir sereine et si mon esprit n’est pas désencombré, il l’est au moins avec de belles choses, positives.
Sinon, j’adore méditer (même si je ne l’ai pas fait depuis plusieurs mois maintenant)(pas bien) mais à contrario j’y arrive mieux quand je ne suis pas très bien, plutôt que quand je suis sereine.
Bref, tout ça est très inégal et j’ai encore pas mal de boulot… Mais c’est ça qui est bien 😀
Mathilde
Merci pour ton petit mot, c’est toujours cool de lire l’expérience d’autres personnes – on se sent moins seul dans cette quête de « mindfulness »!
Bises,
Justine Dauphin
Je me renseigne sur la méditation et je tombe sur cet article très instructif et plein d’humour ! Ca me fait tilt quand je lis que tu vis la tristesse et la colère à 100 %. C’est ce qui me pousse, moi à m’interroger sur la nécessiter de mieux respirer, de me recentrer, de prendre du recul sur ce qu’il m’arrive. Ce que je fais parfaitement quand ce sont des instants heureux !
Merci pour tes articles que je découvre au hasard d’internet qui vont peut-être me pousser à bouger mes habitudes ! (Un déménagement à l’étranger, ça bouge bien des choses, déjà, c’est l’occasion !)
🙂
Bulle
Merci pour la jolie découverte due un peu au hasard qu’est ton blog ! Débutant dans la pratique du yoga, et curieuse depuis longtemps d’en apprendre plus sur le Mindfulness, j’ai vraiment du mal à m’y mettre ! :p J’ai du mal à ne pas culpabiliser de m’assoir sans rien faire, mais je ressens de plus en plus ce besoin de me poser pour mieux apprécier le moment présent et me retrouver un peu. J’espère pouvoir trouver l’énergie au quotidien comme toi pour prendre ce temps ! 🙂 Je reviendrais avec plaisir par ici 🙂
Amalia de Jong
Bonjour!
Je médite tous les jours et maintenant je trouve que je suis beaucoup plus calme. Méditer donne la paix même dans des situations difficiles. Merci pour votre article!
Cordialement,
Amalia