Etre démotivée, rater son cours de yoga, et s’en vouloir après coup de l’avoir raté… ça m’est arrivé de nombreuses fois. Il y a pléthore d’excuses (qui ne sont d’ailleurs pas réservées aux cours de yoga, ça marche aussi pour piscine) : “Pas le temps / fatiguée / autre chose à faire / je ferai ça demain”. Depuis que je suis en formation, j’essaie d’être assidue et dérouler mon tapis au moins une fois par jour – chez moi ou dans un cours en studio. Mais j’ai beau aimé ça, ça m’arrive encore d’aller au yoga en me disant que je suis en train de faire un effort monstrueux. La question du jour est donc : comment rester motivée ?
1. Le principe de plaisir
J’avais posé la question à de mes profs dans la formation : Comment rester motivée au fil des semaines ? Comment changer ses habitudes pour faire de la place à de nouvelles choses ? S’exercer à travailler des postures ? etc. Sa réponse était simple : il suffit d’aimer ce qu’on fait. Ca m’a semblé d’une évidence un peu simpliste, mais c’est vrai qu’aimer ce qu’on fait me semble être l’un des premiers critères pour entreprendre quelque chose. Mais est-ce que ça suffit ? est-ce que ça peut durer dans le temps ?
2. Se fixer des objectifs
Je me suis mise à courir depuis quelques mois, une ou deux fois par semaine. Je ne suis pas très régulière, et je saute facilement une session de course pour faire autre chose. Mais j’aimerais bien m’y atteler plus sérieusement. Du coup, j’ai demandé conseil à un copain qui est coach sportif, et il m’a dit que la meilleure façon de m’y tenir serait que je me fixe un objectif : “Inscris-toi à une course dans quelques mois, ça te motivera.”
Et au yoga, quel est mon objectif ? Je veux être plus souple, plus forte ? Enchaîner des postures acrobatiques super impressionnantes ? Parfois c’est ce que je me dis, j’ai d’ailleurs ma petite liste de « postures que j’ai envie de super bien gérer », mais en fait je crois qu’au fond, mon objectif premier, c’est surtout d’avoir une pratique régulière et équilibrée : faire du yoga un peu tous les jours pour mon bien-être physique et mental. C’est déjà ça.
3 – Ne pas trop se poser de questions… et s’y mettre !
“Si je vais au yoga à 18 heures, ça veut dire que je dois sortir à telle heure du boulot, il ne faut que j’oublie mon sac, et il faut absolument que je prenne mon déo’ et cette culotte qui ne fait pas de marque sous mon collant ; après il faut que je me dépêche de sortir – penser à prendre mon super petit haut noir et mon collier – je prendrais le métro et je ne serais pas en retard pour l’apéro, d’ailleurs faut que j’achète un cadeau pour…” C’est tellement facile de se lancer dans des petites histoires mentales, elles sont interminables – et souvent sans grand intérêt.
Cette attitude agitée du mental est ce qu’on vise à neutraliser par la pratique du yoga, apaiser le mental nous épargnera des souffrances inutiles. Mon exemple de penser au petit haut noir n’est pas exactement ce qu’on pourrait appeler souffrir, mais on sait bien qu’il y a pire comme bavardage mental : on a tous nos schémas mentaux néfastes qui nous font ressasser encore et encore les mêmes histoires (il suffit de se mettre à penser, au choix : soucis divers, futur, estime de soi, choix de vie). Dans Light on Yoga de Iyengar, l’auteur liste toutes les distractions et obstacles qui éloignent de cet apaisement du mental. Il y a en a une dizaine en tout, et deux d’entre elles en particulier se rattachent à la démotivation :
- styana, la langueur ou le manque de disposition mentale au travail. Celui qui souffre de “styana” n’a pas de but, pas d’enthousiasme ni de chemin qu’il a envie de suivre. Il est enclin à l’inactivité et ses facultés ne sont pas mises en pratique. La métaphore qui est utilisée est celle du ruisseau de montagne, constamment en mouvement, par rapport à la flaque d’eau stagnante que rien ne vient nourrir.
- alasya, la paresse.
Pour remédier à cette paresse physique et mentale, il faut cultiver l’enthousiasme, le courage et l’espoir. Vaste programme, qui peut sembler être un cercle sans fin : pour ne pas être démotivé, il faut se motiver ! Bilan : on enfile sa tenue de yoga (un peu à l’avance c’est plus sûr), et on y est déjà – la part la plus compliqué du cours a déjà été faite.
Qu’est-ce qui vous motive pour continuer à faire ce qui vous plaît ? Au contraire, qu’est-ce qui vous démotive, ou qu’est-ce qui vous retient pour commencer ? Partagez votre expérience !
Laura
Il y a des jours où la motivation est là, immédiatement, je ne me pose pas de question et j’attends impatiemment toute la journée que mon entrainement arrive. Il y en a d’autres où toute excuse (même fausse) est bonne à prendre… Je ne pense pas que mes coachs et mon capitaine lisent cette page, enfin surtout, j’espère ! 😉
Pour les jours où le moral influence négativement ma motivation, j’ai développé quelques petites techniques, qui me forcent à me bouger:
. je donne un rdv à une de mes coéquipières, je m’engage à apporter un truc ou à faire ceci ou cela, etc. –> si je n’y vais pas, je pénalise mon équipe / se culpabiliser, en gros
. comme tu en parles, je me mets en tenue dès que possible, ça a un effet entrainant
. je concentre ma soudaine envie de larver sur un autre problème, pas forcement plus important, mais qui me prend la tête suffisamment longtemps pour ne pas penser à autre chose, jusqu’à être assis dans le bus ou le métro avec sa tenue, son matos et se dire que renoncer maintenant serait stupide (et puis à ce moment, je me rends compte que, finalement, j’avais quand même envie d’y aller)
. je liste tous les excès dont mon corps aurait besoin de se décrasser: pauses clopes trop nombreuses, apéros journaliers, etc.
. je repense aux fois où la motivation faisait défaut, où je me suis quand même bougée et où je suis sortie de mon entraînement bourrée d’adrénaline, heureuse d’y être aller, de m’être finalement donnée à fond, de m’être vidée de mes soi-disant problèmes, en me disant qu’il aurait fallu être vraiment boulet pour ne pas y aller
Voilà pour mes « petits coups de pieds au cul » ! Qui, je pense, peuvent être appliqués à toute activité. Parce que bon, je ne fais pas de yoga, mais du roller derby.
Et ton article est super !
manu
Moi c’est souvent ta derniere technique que j’utilise : je me rappelle du dernier entrainement, je me dis que c’etait bien, je me rappelle la sensation physique de bien-être. Ca marche plutot bien en general !
Mathilde
Ton truc sur la culpabilisation m’a fait sourire 😉
C’est vrai que le sport en équipe ajoute un autre facteur de motivation.
Au yoga on est tout seul sur son tapis, même si certains profs insistent sur le fait que venir en cours aide les autres indirectement à se motiver.
evelyne
Je pense que la notion de plaisir est importante. Même si j’ai un coup de fatigue ou un peu de paresse, je pense au plaisir que je vais avoir en faisant certaines postures, à la sensation de bien être en fin de séance. Il y a quelques mois je mettais fixer de muscler mes bras pour réaliser sirsasana, du coup chaque jour j’étais motivée pour faire du yoga, soit de longues séances, soit de courtes séances accès sur le gainage.
Je me fixe aussi de nouvelles postures que j’aimerai réaliser dans le futur du coup ça motive car il faut de la régularité !
Mathilde
Le plaisir est capital ! la base pour faire bien les choses à mon avis.
Contente que tu partages ton point de vue sur le blog !
Marjolaine
En lisant ton introduction, j’ai de suite pensé au fait que, pour courir, j’aime avoir des courses comme objectifs. Ca me motive pour mon entrainement. Et tu en parles justement ! C’est un super moyen pour dépasser ses limites et se prouver qu’on est capable de choses auxquelles on ne pensait même pas au départ.
Quant au yoga, pour l’instant, j’ai tellement de progrès à faire que je n’ai jamais besoin de me motiver pour y aller. C’est même plutôt un besoin. J’attends toujours avec impatience mon cours du samedi matin 🙂
Mathilde
C’est vrai que parfois ça devient un besoin d’aller au yoga (ou de courir pour certaines personnes) !
lamystinguette
Hello,
Comment se motiver? C’est un excellente question …
Pour moi, ca dépend beaucoup du sport que l’on pratique.
Je suis une adepte de la course à pieds, et je dois avouer que les compétitions sont ma principale source de motivation. Non pas pour faire mieux que les autres mais pour repousser sans cesse mes limites, et plus j’en fais plus mes limites sont difficiles à dépasser et plus/mieux j’ai besoin de m’entraîner. La motivation n’est pas toujours là mais j’ai la chance de pouvoir me focaliser sur des objectifs relativement lointains pour ne jamais laisser cours à la paresse, pour ne jamais baisser les bras.
Je pratique depuis peu le Pilates (Cousin éloigné du Yoga) et la motivation n’est pas exactement la même. La on ne parle plus d’objectifs à long terme mais bien de progresser sur un mouvement, de respirer mieux, d’arriver à se focaliser sur l’exercice et non pas sur la liste de course ou les dernier problème sur lequel on s’est penché au bureau avant de partir.
Pour le golf, auxquel j’essaie désespérement de jouer, ma motivation est celle de ne plus être ridicule en envoyant des balles partout sauf ou il faut et de ne plus m’énerver outre mesure comme je le fais encore. C’est de loin mon plus gros défi!
Pour les sports collectifs que je n’ai jamais pratiqué, je pense que les motivations sont encore autres …
En tout cas, il est important de croire en soi pour pratiquer un sport régulièrement. La progression est souvent lente voir inexistante (je parle en connaissance de cause), il faut savoir s’armer de patience et miser sur les effets à longue durée 🙂
Je suis devenur totalement accro à ton blog sur le yoga 🙂
Bonne continuation,
Mystinguett
Mathilde
C’est vrai que ça dépend de l’activité et aussi je pense du moment de la journée/semaine.
Un savant dosage d’effort, d’envie et de plaisir.
Merci pour ta fidélité sur le blog, ça me fait plaisir de te retrouver ici aussi 🙂
Bertille
Bien d’accord ! Moi, mon moteur c’est souvent quand je trouve une copine pour m,accompagner 😉
Dès que je suis en salle, je suis à fonds et j’adore !
Je n’avais pas vu que tu avais cette section yoga sur ton blog Mathilde, je vais me plonger dans la lecture du coup