J’ai donné mon premier cours de yoga ce week-end, dans un vrai studio, avec des vraies gens ! Cet exercice fait partie du training que je suis en ce moment – 200 heures pour devenir prof de yoga – et j’avoue que quand je me suis inscrite il y a quelques mois, c’était paradoxalement ce que je redoutais le plus. Je me demandais quelle légitimité je pourrais avoir en face d’une salle remplie de gens, si je serais à la hauteur, si je saurais parler clairement. Bref, à partir du moment où on m’a donné ma sequence à préparer, j’ai eu une semaine pour m’entraîner, jusqu’au jour fatidique…
L’exercice : 1 heure 30 de Vinyasa enseignée par 10 apprentis profs
Notre classe de 20 apprentis prof a été divisée en deux groupes, et au sein de chaque groupe, on était dix à enchainer chacun notre tour une partie du cours de yoga vinyasa, d’une durée totale de 1h30. Je n’ai pas choisi ma partie, tout était determiné par hasard : je me suis retrouvée avec une salutation au soleil – la version dite C – et la posture du chameau, une flexion arrière du dos. J’adore la premiere partie, mais je suis moins fan du chameau que je ne trouve vraiment pas facile… Comment je vais pouvoir l’enseigner, je ne fais presque jamais cette pose ?
Le jour où j’ai reçu ce « devoir », on s’est entrainé en classe, les uns apres les autres, chacun démêlait ce qu’il fallait faire ou ne pas faire, quels conseils donner, quelles variantes proposer pour les débutants. Premier constat, je n’avais pas eu l’occasion jusqu’à présent de verbaliser à voix haute et en anglais bon nombre de postures, ou ne serait-ce que des petites actions simples comme : déposer le genou sur le sol, inspirer et lever les bras, etc. Il y a beaucoup de choses à dire, et il faut les dire dans le bon ordre… et tout en ayant un oeil sur la salle dans son ensemble. Apres ce premier essai, je me suis dit que, heureusement, j’avais une semaine pour préparer cet exercice.
Une semaine pour me préparer
C’est parti pour des entraînements quotidiens : certains matins, avant d’aller bosser, je faisais moi-même la séquence en la disant à voix haute, certains soirs j’ai pris Manu et une copine comme cobayes et je leur ai fait faire la séquence. J’ai passé la semaine littéralement obsédée par cette courte séquence d’une dizaine de minutes, je me la répétais en boucle dans ma tête, pour m’endormir le soir, ou dans le métro. Il fallait que le jour J arrive, que je me lance et que je passe enfin à autre chose.
Le jour J : il faut se lancer !
La séance s’est finalement bien mieux passée que ce que j’imaginais, j’étais plutôt enthousiaste à l’idée d’enseigner… et en même temps un peu tendue ! un comble pour du yoga. C’était sans doute la peur du jugement, de voir tous ces yeux braqués sur moi et en attente de mes instructions pour bouger. Je me suis dit que si je faisais n’importe quoi, ce n’était pas bien grave (tout en me disant pour me rassurer que dans le pire des cas je ne serais jamais prof de yoga, ce qui n’avait pas vraiment tendance à m’aider…). La plupart des gens dans la salle étaient des amis d’amis, ou de la famille, donc au courant que c’était pour nous un exercice, ça devait simplifier les choses.
Pendant toute la première partie du cours, avant que ce soit mon tour de passer, j’ai assisté la classe : je passais dans les rangs pour aider les élèves dans la salle à mieux se positionner. C’est un truc qui d’ordinaire me plaît vachement – sans doute parce que j’aime bien qu’on m’aide aussi – étrange et nouveau pour moi qui ne travaille pas du tout dans le milieu « du corps », comme un prof de sport ou un kiné.
Quand mon tour est arrivé, j’ai commencé à parler sans trop réfléchir, et c’était parti : inspire, lève les bras, etc. Finalement ça ne ressemblait presque plus à ce que j’avais préparé pendant la semaine… Je me suis emmêlée les pinceaux entre genou/pied/devant/derriere, on va mettre ça sous le coup du stress plutôt que de la langue ?…
Avant la fin du training, j’aurais un autre cours à donner, maintenant que la première étape de « dédramatisation » du premier cours de yoga est passé, j’ai presque hâte d’être à la prochaine fois !
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Curiosités à NY
Je suis impressionnée! Entre la langue et le stress, c’est bien normal de s’emméler un peu les pinceaux!!! Moi je comprends toujours pas toutes les instructions de ma prof de pilates. On a jamais trop appris l’anatomie en anglais en cours!!!
Mathilde
Ca m’a pris du temps de tout piger, enfin j’ai encore des moments de solitude ! Il y encore peu de temps, je ne comprenais pas que shin (tibia) et chin (menton) n’etaient pas la meme chose…
vtriol
Bravo Mathilde !
lamystinguette
Salut,
J’aime tellement lire tes articles! Chaque article donne envie d’entreprendre tout ce que je laisse de côté par doute. Tu véhicules tellement d’enthousiasme, de volonté … C’est très très motivant! J’adore!
J’attends toujours le nouvel article Yoga avec impatience.
Bravo pour cet exercice loin d’être évident, se mettre en avant dan une langue qui n ‘est pas la sienne!
Je me rappelle du premier cours de piano que j’ai donné. J’étais très gênée, j’avais peur de ne pas être crédible et puis je me suis lancée et la magie à opérer. Tout est venu naturellement!
Je pense que lorsqu’on aime une discipline, nous n’avnos aucun problème pour la transmettre (Mis à part la barrière linguistique 🙂 )
Bonne continuation,
Mystinguett.
Mathilde
C’est super gentil, merci ! Je suis contente que cet enthousiasme transparaisse dans les articles – je ne maitrise pas trop ce que je « projette » mais ca me fait plaisir de savoir que c’est positif ! A bientot,
Vi
Et bien respect !!! je découvre ton blog et cet article m’a rappelé l’horrible stress que j’ai connu lorsque j’ai du guider un groupe pendant ma formation de sophrologie… kaï kaï…
Même si on est formée a la relaxation, ça n’empêche pas qu’on a envie de bien faire… je trouve ça sain d’avoir cette exigence, et le stress n’est qu’une résultante.
Bon courage pour la suite et je te suis !
Mathilde
De la pratique à l’enseignement, c’est plus dur que ce que je ne pensais. Je vais essayer de transmettre ma passion… petit à petit ! Merci pour tes encouragements en tout cas.
Bauffe Anne-Marie
Bravo pour ton enthousiasme, communicatif, ce qui me fait beaucoup de bien!
C’est vrai que pour enseigner il faut avoir le sens du détail, en yoga ou ailleurs.C’est super de l’avoir découvert si vite.
Continue de nous régaler par tous ces écrits et images. je découvre les US comme nulle part ailleurs et les fais connaître à ma petite fille Mathilde -12ans- elle te suit sur facebook apparemment, à mes amies et Adeline ma belle-fille, prof. d’anglais ou des personnes ayant vécu aux states, ou qui vont y séjourner prochainement, ravies de te suivre et de bien préparer leur voyage de ce fait!!!!!
Nous avons eu quelques jours enneigés et nous sommes retrouvés dans la blancheur des rues abandonnant la voiture pour les skis ou luges, à faire des concours de bonhomme de neige, on se serait cru à Boston!
MERCI Mathilde et bonne continuation pour tout.
Mathilde
Coucou Anne-Marie, Merci beaucoup pour ton long message, ça me fait très plaisir !
ari
Bonjour Mathilde,
Je lis ton blog depuis quelques temps (et le yoga malin bien sûr ;-)) et j’ai une pensée pour toi que j’ai l’impression de connaitre un peu à travers ce blog… car je vais commencer ma formation de prof de yoga demain à Toulouse! Ca fait du bien de voir qu’on peut donner des cours de yoga tout en gardant son second degré! en tout cas j’ai hâte de voir ce que ça donne et je reviendrai sans doute sur ton blog y piocher de précieux conseils. J’ai vu que tu avais arrêté de donner des cours, bonne chance dans le suite de tes projets!
à bientôt,
Ariane